Léa Cotart–Blanco
Léa Cotart – Blanco
Mercenaire de l'art contemporain. Vit sur Terre, en attente de Pluton.
« La possibilité d’échanger avec l’artiste de ses créations, de ses intérêts...
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Léa Cotart–Blanco
Léa Cotart – Blanco
Mercenaire de l'art contemporain. Vit sur Terre, en attente de Pluton.
« La possibilité d’échanger avec l’artiste de ses créations, de ses intérêts ou de ses volontés est une des parties les plus enthousiasmantes de mon activité. Bien évidemment, l’œuvre conserve une relative autonomie au-delà des intentions de son auteur. Et vice-et-versa : par chance les artistes ne disent pas tout dans leurs productions plastiques. Souhaitant dépasser le texte-statement dans l’appréhension de l’œuvre, j’ai mis en place la réalisation d’un entretien avec l’artiste pour les expositions au sein de RDV. Lorsque l’envie est partagée. Transparait alors la personnalité du plasticien, de celui qui dessine en prenant son goûter devant des séries policières à celui qui cite des philosophes slaves et des mathématiciens péruviens avec une aisance absolue. À ma surprise, ces entretiens plaisent aussi aux artistes, en grande partie pour la simplicité de l’échange je devine. C’est une façon plus spontanée et moins protocolaire d’aborder leurs intentions et choix.
Ce sont d’ailleurs l’ensemble de ces discussions si variées qui constituent mon meilleur souvenir de rencontre avec un artiste. Je n’ai pas un élément ponctuel à dégager de la masse d’instants heureux qui tiennent presque de l’inventaire à la Perec. Généralement, j’apprécie lorsque cette rencontre amène des découvertes fortuites : de la bande dessinée japonaise des années 70 aux forums déviants sur la justice américaine. Souvent nous dépassons le cadre de la création contemporaine pour aborder des sujets scientifiques, d’autres formes culturelles, voire gastronomiques. Ces rencontres se développent au-delà du temps d’exposition et suivent les avancements du parcours de l’artiste. Là se situe un point d’intérêt fort.
Je crois d’ailleurs que mon pire souvenir artistique porte sur cette absence de communication, quelle est lieu avec l’artiste ou les récepteurs des œuvres. Ce sont toutefois des épiphénomènes. Les conversations qui se poursuivent de semaines en semaines, de vernissages en terrasses sont beaucoup plus constituantes de ma relation quotidienne aux artistes.
Quelques conseils donnés par des artistes que je vous dévoile : l’EP Hope de Jain, L’Attaque des titans de Haijime Isayama, Conversations de Hans Ulrich Obrist, l’Espace de l’art concret (Mouans-Sartoux), Cristallisation secrète de Yoko Ogawa, … »