Sur un principe de réponses croisées j’ai proposé à deux artistes, Jeffrey Poirier et Cécile Benoiton et deux professionnelles de l’art contemporain, Mai Tran et Léa Cotart – Blanco, de participer. Basé sur l’expérience de chacun, les invités interprètent librement quatre questions autour de la parole de l’artiste : expérience personnelle de l’entretien, meilleur souvenir de rencontre, discussion la plus marquante et mauvais souvenir artistique.
Image : Ed Pien, Corridor, 2009, installation, courtesy of the artist, Richmond Art Gallery
Vit et travaille à Québec, artiste plasticien et administrateur du centre de diffusion et de production en art actuel, l'Oeil du Poisson à Québec.
« Lorsque j'ai pensé à une forme particulière pour répondre aux questions, je souhaitais ne pas y répondre de façon littérale mais plutôt en m'inspirant d'expériences passées et réelles, pour faire émerger des phrases et des dessins abstraits et poétiques. Les phrases sont en fait inspirées de citations entendues lors de conversations avec des artistes. Les dessins eux, sont en lien avec ces phrases. Je les ai numérotés et idéalement, ils peuvent se présenter dans cet ordre. Étant donné que je suis davantage un artiste plasticien, je souhaitais mettre la spontanéité et le visuel à l'honneur ! »
Cécile Benoiton
Vit et travaille à Angers, artiste, vidéaste, co-responsable du collectif Blast à Angers.
As-tu déjà fait l'expérience de l'entretien d'artiste ?
Entretenir un artiste, j'y pense….ce serait une sacrée expérience….
Sinon, oui j'ai fait l'expérience de l'interview d'artiste….
Quel est ton meilleur souvenir de rencontre d'artiste?
Son travail qui me donne une furieuse envie de travailler.
Une discussion qui s'élabore, sans lien littéral avec ses œuvres, mais qui devient une création au fur et à mesure de son cheminement, une discussion ping - pong en périphérie du travail de l'atelier, un dialogue sur la pensée, sur ce qui survient avant les mots.
Quel est ton souvenir le plus marquant d'une discussion ou d'une parole d'artiste ?
Un échange de références, « Construire un feu » de Jack London, The Swimmer de Franck Perry, « Assylum » de Julian Rosenfeld…
Les silences qui ouvrent et ponctuent l'espace et le temps.
Quel est ton plus mauvais souvenir artistique ?
Un torrent de mots qui m'a submergé et m'a donné la sensation d'être littéralement engloutie sans pouvoir réussir à regarder le travail et aborder seule le rivage de la compréhension personnelle.